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Pour une architecture des sens

Le bois, ce matériau vivant, réagit à son environnement : il se gonfle, se rétracte, change de teinte avec l’exposition au soleil et à la pluie. Ce n’est alors pas seulement le bâtiment qui vient transformer son environnement s’y imposant, mais également celui-ci qui le transforme physiquement, instaurant une sorte de dialogue.

Par son évolutivité et sa sensualité, le bois permet à différentes échelles d’inviter l’odorat et le toucher dans l’expérience vécue que nous avons d’un lieu.

Ce sont ces caractéristiques instinctives qui m’ont initialement invitées à m’intéresser à l’emploi du matériau bois en architecture, et à découvrir ses multiples atouts dans le domaine de la construction, allant du champ technique à l’impact social, de l’économie à l’écologie.

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pourquoi

En France, le bois représente 10% des constructions de maisons individuelles, contre 90% en Europe du Nord et 80% au Japon. Le dynamisme des acteurs de la filière au niveau national laisse présager une évolution favorable en France, notamment en Bretagne où le marché du bois est en plein boom, avec +12,4% de part de marché pour la maison individuelle (chiffre 2015, source : « bois d’ici » par Abibois).

Pourquoi construire en bois ?

Le bois est un très bon matériau mécanique, capable de bonne résistance pourvu qu’on prenne en compte son caractère anisotrope dans les éléments structurels : on dit qu’il « travaille » bien parallèlement aux fibres, mais pas perpendiculairement.

 

C’est également une réponse à l’urgence écologique absolue : comme on le sait, le bois stocke le carbone (à hauteur d’une tonne de CO2 par m3 de bois), mais il consomme également très peu d’énergie à la transformation.

 

Le bois a une très faible conductivité thermique, notamment en comparaison avec les autres matériaux de structure : il n’est pas isolant mais permet de réduire l’épaisseur des murs avec le système d’isolation répartie. Par exemple, sur un même bâtiment passif, le mur à ossature bois aura une épaisseur de 30cm (isolation répartie) alors que le mur en béton avec ITE pour la même performance  à une épaisseur de 52cm (source FIBRA formation Vorarlberg).

  • mobiliser une ressource durablement gérée, la récolte et la vente de bois local favorise l’entretien, le bon renouvellement des peuplements

  • favoriser la transparence de la filière et lutter contre les coupes illégales

  • Soutenir l’économie locale. En pays de la Loire, l’activité générée par l’ensemble de la filière forêt-bois locale (pépinière, sylviculture, exploitation forestière, sciage, seconde transformation) rassemble 5000 entreprises et 37 000 emplois.

  • Pour la haute qualité sociale du projet (encadré par une législation stricte qui assure que le bois est transformé dans des conditions de travail et de sécurité décentes).

  • Réduire l’impact carbone lié au transport

  • Contribuer à l’équilibre de la balance commerciale française : l’importation du bois de sciage représentait 526€ de déficit en 2013 (en baisse depuis 2007).

Pourquoi avoir recours au bois local ?

local

Privilégier le local : ressources et savoir-faire

Une ressource diversifiée…

L’atout français majeur dans le domaine du bois est la diversité des essences disponibles (2/3 des feuillus, 1/3 de conifères).

 

…et abondante

La surface de la forêt française augmente depuis 1850, passant de 8 millions d’hectares à 16 aujourd’hui. La France est le 4è pays en surface forestière. En Bretagne la ressource forestière représente 385 000 ha soient 14% du territoire (source Abibois bois d’ici). Un million de m3 de bois est disponible par an (toutes essences confondues), 850 000 sont exploités.

Cette manne restante pourrait être valorisée :

  • en ayant recours à des techniques anciennes (pour réhabiliter l’usage de certains feuillus en bois de structure)*

  • en détournant l’usage initial de certains produits*

  • en concevant les structures en fonction des caractéristiques de la ressource locale*. Par exemple l’Epicéa de Sitka qui est abondant en Bretagne, pourrait être utilisé en mettant en œuvre des sections plus grandes (car classé C18 alors qu’il est d’usage de prendre du C24 en structure)

  • ou encore en minimisant la transformation pour valoriser l’usage du matériau à l’état brut (équilibre économique).

écologie

Bois et architecture écologique

Le bois est un formidable vecteur de transmission des savoirs, suscitant des mises en œuvres marchant à l’intelligence collective.

Le Vorarlberg est un véritable laboratoire à ciel ouvert de l’architecture contemporaine en bois. Land autrichien reconnu internationalement pour son excellence en la matière, il se nourrit d'une culture ancestrale et collaborative entre concepteurs, charpentiers, et porteurs de projets publics notamment. Faisant office d’exemple pour un nombre croissant de professionnels et de municipalités françaises, le bois y est devenu un facteur d’essor économique. Grâce à la synergie des acteurs, il apporte au territoire épanouissement culturel, ambiance sociale positive et environnement naturel de qualité (source : L’architecture écologique du Vorarlberg).

La France n’est pas en reste quand au développement du bois de construction dans cette démarche soutenable, comme en témoignent les publications des associations régionales de promotion de la filière, représentées par Abibois en Bretagne. La région Loire-Atlantique témoigne également d’un réel dynamisme promu par Atlanbois, notamment à travers l’organisation du Carrefour International du Bois.

Bon sens et biosourcé

bon sens

Il ne s’agit pas de recourir systématiquement au matériau bois. Pour certains usages, le béton –par exemple, reste plus adapté.

Aussi, la faible inertie du bois nécessite qu’il soit couplé avec un autre matériau, comme le béton et la terre. Quel que soit le projet et l’ambition, le bon sens appelle à rejoindre l’esprit des Baukunstler Autrichien par une approche :

  • esthétiquement souhaitable

  • économiquement raisonnable

  • socialement justifiable * (source : l’architecture du vorarlberg)

 

Aussi, afin de mettre à profit l’héritage de savoir-faire, le bon sens appelle à une quête d’équilibre entre tradition et innovation. Que ce soit en mettant à l’honneur des techniques ancestrales  ou en développant de nouveaux produits, d’autres matériaux naturels voir biosourcés ont pour atout commun une faible nécessité de transformation et une emprunte carbone enviable. A ces vertus, ils ajoutent celle, non négligeable, de favoriser la transmission et l’émergence de savoir-faire, opportunité pour l’emploi local.

Parmi eux :

  • la terre crue

  • les parpaings de pierre ponce (Ponce Bloc)

  • la paille, le chanvre… etc.

  • article à suivre…
sources
Sources bibliographiques.

- L'architecture écologique du Vorarlberg Dominique Gauzin-müller, éditions du Moniteur,

- Intégrer les bois locaux, Atlanbois, 2015.

- Bois d'ici, transformé par les scieurs bretons, édition 2015, Abibois.

- Bois locaux & savoir-faire bretons, édition 2015, Abibois.

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