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Une maison en terre et paille dans un éco-hameau, en chantiers participatifs et en auto-construction

terre-paille

éco-hameau de Verfeil-sur-Seye, 82330, Tarn-et-Garonne

du dimanche 04 au samedi 9 juin 2017

Mathieu, Elsa et leur petite Anaïs. Lui ancien informaticien, photographe, elle traductrice. Originaires de Toulouse et d’ailleurs.

Nombre de bénévoles simultanément sur le chantier : 7

Pro présent : oui, les lundi, mardi et vendredi.

Accompagnement pro : Stephan Gutierrez, membre du RFCP, formateur propaille, membre de l’association FRITURE ( http://www.friture.net/ )

Où :

Quand :

Pour qui :

Nombre de bénévoles :

Pro présent :

Accompagnement pro :

missions
l'organisation
journée type

En savoir plus

L'éco-hameau de Verfeil-sur-Seye

Le Réseau Français de la Construction en Paille

Annuaire des professionnels du RFCP

CASTOR Rhône-Alpes (Assurance spécifique pour bénévoles sur le chantier)

Assurance "chantier en construction" (aussi chez la MAF?)

Ressources documentaires

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08h45-09h00 partage de thé / café autour de la grande table, pour ceux qui veulent. De manière informelle, point sur la journée à venir

 

09h-09h30 (ou10h), présentation à propos du chantier  ou autre sujet, visite…

9h30 – 10h début du chantier

12h30         déjeuner

14h             reprise du chantier

15h30-16h   pause (si on y pense)

17h30-18h   fin du chantier

un jour au chantier

Observations personnelles sur l’organisation de la journée :

+ les bonnes idées à garder

+ l’encadrement par un professionnel, disponible et très compétent (et fort sympathique)

+ les explications autour du chantier (présentation de la maison, visite d’une autre maison, et le premier jour, présentation de la construction en paille).

+ la clarté des règles d’organisation sur le chantier (les différents postes, le turn-over entre les postes, la transmission d’une personne à l’autre pour les préparations d’enduit de corps, le nettoyage des ustensiles et outils en fin de journée)

- "ce qui pourrait aider en étant corrigé"

- La propreté du chantier (pour moi, un peu trop désordonné, quelqu’un pourrait être affecté à tour de rôle ou volontairement au nettoyage en fin de journée, et une règle commune de nettoyage)

- Le démarrage du chantier un peu tard (9h30, 10h parfois), plutôt dû au retard de chacun qu’à la volonté des futurs habitants. Rendez-vous fixé à 8h45, puis café collectif, et ensuite souvent une explication, une visite

- Le manque de pauses. Si personne ne se manifestait pour faire une pause l’après midi, on n’en faisait pas. Hors personnellement vers 15h30-16h j’avais une grosse baisse d’énergie qui impactait fortement sur mon efficacité et ma motivation.

Les missions prises en charge à tour de rôle par les participants :

  • application de barbotine sur les bottes de pailles imbriquées dans les murs. Objectif : former une texture d’accroche sur les bottes pour accueillir l’enduit de corps.

  • En parallèle, on observe régulièrement des faiblesses dans le tassage des bottes, voir des « trous » (non visibles à l’œil mais au toucher, il faut bien forcer), à la jonction entre les bottes ou à la jonction entre les bottes et l’ossature en bois. Rebouchage de ces trous en « terre allégée » (trempage de poignées de paille dans la barbotine).

  • Pose de l’enduit de corps. Technique enseignée par Stephan (propaille) : l’enduit, à l’état plastique, est posé fermement sur le support paille, et étalé avec force avec un moment de lissage . Lissage vers le haut, pour éviter que l’enduit ne tombe en allant dans le sens inverse de la force de gravité ; étalé avec force, afin de favoriser la cohésion avec la paille barbotinée. Il est important de veiller à créer le maximum de points de contact entre la paille et l’enduit. On cherche à faire échapper l’air, pour cela on sera amené parfois à réaliser une première application en enfonçant du bout des doigts l’enduit jusqu’à créer un support résistant. « Jusqu’au refus », c’est à dire jusqu’à sentir une résistance et ne plus réussir à rajouter de la matière par pression.

  • Pour finir, on vient « dresser » l’enduit, grâce à une règle (la plus pratique ici était celle d’un mètre). Dans un premier temps on pose la règle verticalement, puis horizontalement, avec une pression qui permettra de repérer les creux et les bosses. On rajoutera de la matière ou en retirera à la main (en pressant avec différentes parties de la main, une fois de plus on voit la différence entre le néophyte et le professionnel). Pour finir on vient lisser l’enduit (le dresser), de bas en haut en appliquant une forte pression sur la règle par le poids du corps entier : l’idée est d’arriver à avoir une surface d’un seul plan. L’aspect lisse sera recherché davantage dans la phase suivante, l’enduit de finition.

missions : les mains dedans

en savoir +

Vues du chantier.

   • ISOLATION

Avec les 36 cm d’épaisseur mis en œuvre entre montants, c’est un très bon isolant (R=6,5). C’est l’équivalent de 60cm de laine de verre qu’il faudrait changer tous les 20 ans, alors que la paille est pérenne (on connaît des bâtiments en paille vieux de 120 ans).

  • FEU

La paille est un très bon retardateur de feu (tests validés par les Pompiers de Paris)

  • Pas d’insectes, et les rongeurs n’y viennent pas

  • Ressource LOCALE : pour la maison, la paille est fournie par un éleveur d’agneaux situé à 8km qui produit lui-même les 5 céréales servant à alimenter ses bêtes.

  • STOCK du CO2 tous les ans

  • Entièrement BIODEGRADABLE

  • POIDS faible, 40kg au m2 de mur construit

 

Pourquoi construire en paille ?

C’est dans le contexte du chantier participatif

que je découvre l’éco-hameau de Verfeil-su-Seye, afin de contribuer à la construction de la maison de Mathieu, Elsa et Anaïs, déjà bien avancée. Un groupe de bénévoles est formé via le réseau TWIZA par Mathieu : nous avons une semaine pour finir tous ensemble les enduits  de corps en terre extérieurs de la maison, encadrés les lundi, mardi et vendredi, par Stephen, pro de la paille, membre du Réseau Français de Construction en Paille.

Il consacrera toute la première matinée à nous faire un topo sur le lieu, et ce mode de construction.

Les paragraphes qui suivent retranscrivent ses explications à partir du petit carnet de notes qui ne me quitte pas. Quelques erreurs ont donc pu s’y glisser, je m’en excuse d’avance.

  • Matériau HYDROPHILE, la terre a des capacités d’absorption de l’eau et de régulation de l’humidité extraordinaires. En évacuant l’humidité et en stockant les polluants puis en les évacuant (entre autres) elle permet de ne pas avoir besoin de VMC.

    • NB : “pas de VMC, pas conforme RT 2012 mais pas de problème pour obtenir le PC ni pour être assuré. Frein pour obtenir un prêt à taux zéro“

  • MASSE THERMIQUE, permet d’éviter le « volant thermique », c’est-à-dire la différence de température jour/nuit importante.

  • Ce dernier paramètre couplé à l’isolation paille, permet des ECONOMIES D’ENERGIE de chauffage et donc de facture (dans l’éco-hameau, exemple d’une maison construite sur le même mode qui consomme 2 stères de bois de chauffage par an, 100€/an).

  • CONFORT THERMIQUE exceptionnel, avec une homogénéité de répartition de la chaleur, pas de sensation de froid aux pieds et/ou chaud à la tête.

  • ECONOMIQUE à la construction (en auto-construction) -> 800€ de paille, 400€ d’argile + paille… pour toute la maison, à confirmer.

  • Ressource LOCALE

  • ECOLOGIQUE

  • PERENNE

  • RENTABLE (à long terme par rapport aux économies de chauffage)

Pourquoi construire en terre crue ?

une terre locale, ses specificités

Ce n’est pas la première maison construite en terre-paille dans l’éco-hameau. La question de l’emploi de la terre du site s’est donc posée assez tôt, et après analyse, les constructeurs ont considérée celle-ci comme trop caillouteuse, demandant trop de travail au tamis. Heureusement, non loin, une carrière de sable dont la terre est très argileuse servira de fournisseur local : on récupèrera sur le chantier leur « bout de lavage », c’est-à-dire les résidus après lavage pour récupérer le sable. Les deux avantages : toujours la même « recette », et livré à bas prix.

 

En Midi-Pyrénées, la terre est souvent trop argileuse : on l’amende donc avec du sable, ce qui permettra de rigidifier l’enduit. On travaille avec des « fines »,granulométrie de l’ordre du micron, la plus fine, qui évite les micro-fissurations.
“Le sable est très important dans l’enduit terre, plus que dans les autres enduits, car on cherche à boucher les trous. Dans un enduit chaux on prend une granulométrie d’un à deux millimètres, car on cherche des trous pour avoir les réactions chimiques qui vont faire coller“.

l'enduit terre

Réactions de l’enduit :

                                          • Trop d’argile : l’enduit va poudrer 

                                          • pas assez d’argile : l’enduit va fissurer

 

Les passes d’enduit.

L’enduit se réalise en trois passes :

  1. couche d’accroche, assez liquide, on cherche à enrober la base, c’est une couche de collage

  2. enduit de corps, assure la cohésion, le bâti

  3. enduit de finition aussi appelé enduit sacrificiel car il prend toutes les intempérie

Une fois ce dernier détruit par les intempéries, on voit l’enduit de corps réapparaître : c’est le signe qu’il faut refaire l’enduit de finition/sacrificiel.

 

Trames.

On travaille avec des trames en toile de jute (ici, chanvre) pour assurer le passage entre deux matériaux, pour les lier. Une fois l’enduit de corps posé, la trame est rabattue sur celui-ci puis un marouflage permet de l’y intégrer jusqu’à ce qu’elle ne soit presque plus perceptible.

Sur ce chantier, la trame n’est utilisée que pour ces transitions aux zones sensibles à la chute de l’enduit (angle de murs, encadrement de fenêtres…), cependant beaucoup d’artisans utilisent la trame sur la totalité du bâtiment, afin de s’assurer une meilleure tenue.

Le chantier de cette maison mêlant les matériaux bois, paille, et enduit terre débute en Août 2016 avec les fondations réalisées par Mathieu, le père du foyer. Le design de la maison, réalisé par Stephen, se veut bioclimatique : attention à l’orientation Sud, aux masques solaires en fonction des saisons, aux vents dominants, à la pluie…

  • Fondations : 4m3 de béton pour les plots, car maison à étage. Permet également d’installer un vide sanitaire, d’aérer le bois et la paille.

    • N.B. : les maisons de plein pied de l’éco-hameau sont construites sans fondations, sur des pneus remplis de cailloux, pouzzolane…

  • Ossature bois : méthode de construction nord-américaine avec une ossature doublée qui permet d’avoir des portiques légers, et manipulables : tout est monté et levé à mains d’homme sur le chantier.

    • Isolant coton + chanvre + lin entre les montants pour éviter les ponts thermiques

  • Charpente et menuiserie : essence DOUGLAS. Pour le douglas de menuiserie, on a pris une classe différente, plus fine pour de plus belles finitions (moins de nœuds…). Pas de traitement sur le bois, mais une huile chinoise en extérieur (huile de TUNG) et en intérieur une autre huile pour éviter le dépôt de poussière.

  • Chaque botte pèse 16kg, “il faut en installer 2 d’un coup ce qui est un peu physique mais se fait à deux.“ Pour la maison, cela a été fait en moins de deux semaines.

    • N.B. : Les bottes de paille sont disposées à la verticale, ce qui est plus facile à mettre en œuvre, à travailler car on peut ajouter ou retirer de la matière dans le sens de la paille, moins de rebouchage à faire, plus intéressant pour le tassement lorsqu’on comble les trous entre bottes ou en haut du mur car la paille est parallèle au sol.

  • “Garde au sol“ (distance entre la paille et le sol pour éviter les remontées d’humidité) : 20cm à l’extérieur, 5 cm à l’intérieur.

  • Protection des pluies les plus fortes orientées par le vent dominant d’ouest par un bardage bois (aurait pu être aussi un enduit à la chaux)

  • Mur de masse au sud, avec un débord de toit pour éviter que le soleil tape dessus en été.

    • Déphasage de la terre : 8 à 10h.

  • Barbotine : ici, la recette est 3 volumes d’argile pour 1,5 volume de sable et 4 volumes d’eau (ici on a pris 1 volume = 1 sceau)

    • “c’est la couche d’accroche, son rôle est de multiplier les zones de contact entre la paille et l’enduit. Bon contact et bonne diffusion de la vapeur d’eau“

    • technique : on masse pour faire pénétrer et recouvrir chaque fibre de paille qui sera en contact avec l’enduit de corps. L’objectif n’est pas de faire de l’épaisseur mais de ne pas laisser de paille apparente sèche.

  • L’enduit de corps : on prépare dans un pétrin à boulanger,le mélange à base d’argile, de sable, d’eau, de paille, d’une poignée d’herbe fraîche et d’un peu de purin d’orties. Ces deux derniers ingrédients aident à déclencher la fermentation pour encourager le développement des bactéries. Celles-ci, en décomposant les pailles, vont créer un réseau fibreux plus finet mieux réparti dans le mélange, augmentant la et la plasticité de l’enduit de corps.

    • “Dans certains pays d’Afrique, on laisse fermenter un mois : la paille ne se voit plus du tout, elle a été décomposée très finement, ce qui est encore meilleur structurellement.“

    • La paille de lin est très bonne pour les enduits car se décompose en fibres très fines.

  • En arrivant sur le chantier, on observe de grandes fissurations, un peu impressionnantes voir inquiétante pour des non-experts. Stephen nous en explique les raisons “on a pris le sable le moins cher, qui est un mélange de granulométries différentes : la fissuration est probablement dûe au fait qu’il comporte beaucoup de “fines“. Dans l’idéal il faudrait alors re-tester et adapter les proportions du mélange à chaque nouvel arrivage de sable. Mais dans les fait, il faudrait attendre 1 semaine à chaque test, et c’est long. Donc le mieux, si possible, c’est de prendre un sable un peu plus cher mais uniforme.“

  • Pour le chantier, Mathieu et Elsa ont contracté deux assurances (entre autres ?) qui me semblent intéressantes :

    • une assurance spéciale pour chantier en auto-construction, chez les CASTORS de Rhône-Alpes. “Elle assure les bénévoles sur le chantier et aussi les propriétaires pour tout accident corporel sur le chantier“.

    • Une assurance “chantier/maison en construction“. S’il arrive un dommage grave par exemple un incendie qui détruit la maison pendant le chantier, les propriétaires sont indemnisés pour le matériel et le temps passé (équivalent temps artisan).

données sur le chantier

contruire en terre paille
données techniques

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